Napoléon, après avoir été élu Consul en 1799, monte sur le trône de France en 1804 sous le titre d’Empereur des Français. La France, à cette époque, se remet de la révolution. Mais c’est pour rentrer dans une nouvelle période de guerre au travers de conquêtes et de campagnes militaires.
Depuis les années 1780, l’influence de la mode est l’apanage de l’Angleterre. Au cours de ce siècle, c’est essentiellement le costume féminin qui changera profondément, allant durant l’Empire jusqu’à la première supression du corset depuis la Renaissance. C’est aussi le premier siècle dont on peut découper la mode vestimentaire en décennies.
Beaucoup de gentilshommes vivant à la campagne, ils s’habillent de façon simple et pratique, portant le pantalon troussé dans de grandes en cuir, une redingote par-dessus un gilet et une chemise dont le col relevé est maintenu par un foulard noué autour du cou. Les cheveux ne sont plus poudrés, la perruque a disparue.
Jacques Sablet, « Portrait sur pied d’un seigneur dans un village », époque napoléonienne. (source: http://www.musee-fesch.com/index.php/musee_fesch/Mini-sites/Collections-napoleoniennes/Collections/Portrait-sur-pied-d-un-Seigneur-dans-un-village/(node_theme)/33448)
Les femmes continuent de se vêtir à l’antique, avec des robes plus ou moins longues dont la taille est déplacée sous la poitrine. Le spencer qui les protège du froid est une veste très courte, mettant en valeur le haut du buste. Les gants sont à la mode (il est de mise de ne pas avoir la peau halée, mode qui ne changera, par hasard, qu’avec Chanel), les dames et demoiselles les portent à la suite de manches courtes et bouffantes. Attention, contrairement à une idée très répandue, les robes de cette époque n’était pas systématiquement blanches, même si cela se voyait souvent. On trouve aussi du vert, du bleu, du rouge, brun…, bref, toute couleur est possible.
Une splendide robe Empire avec traine: Pauline Bonaparte, princesse Borghese, par le peintre Robert Lefèvre. La jeune femme porte une paire de gants et un éventail dans la main gauche. Elle est parée d’un ensemble diadème, collier, boucles d’oreille et broche (source: http://www.historickekostymy.sk/html/body_costumes.html).
Une toilette plus simple pour cette jeune fille au bord de l’eau, « Portrait d’Aglae » par Aglaé Louise Auguié. On retrouve dans cette toilette le châle qui sera à la mode pendant plus de soixante ans (source:http://titam.tumblr.com/post/3276927309/portrait-of-aglae-by-aglae-louise-auguie)
Avec la fin du 1er empire en 1815 et la Restauration, puis la mort de Napoléon en 1821 à Sainte-Hélène (au large des côtes ouest de l’Afrique), la taille redescend peu à peu et la jupe reprend de l’ampleur. Le corset est de nouveau porté, mais il est fait dans des matérieaux plus hygiéniques et confortables. Jusqu’en 1830, les les jupes raccourcissent à la cheville et sont de plus en plus exagérées en terme de largeur. On porte des chapeaux gigantesques à rubans et plumes d’autruches. La mode masculine, toujours inspirée par les Anglais, reste sobre et évolue peu.
En 1830, sous Louis-Phillippe, la forme de la robe reste à peu près la même mais se rallonge et les accessoires, plumes et rubans disparaissent. C’est la première apparition de la crinoline, du nom de son matérieau d’origine, le crin. Les chapeaux voient leur taille rétrécir. Puis, vers 1840, sous influence angalise, la silhouette devient austère: on élimine beaucoup d’accessoires, on commence à porter la capote, chapeau découvrant les cheveux mais possédant une longue visière, toujours pour protéger le teint du hâle. Les cheveux sont coiffée à l’anglaise, avec de grandes boucles tombant sur les épaules, ou avec des bandeaux couvrant les oreilles.
La tenue de 1840: la capote, le décolleté décoré de dentelle ou de lingerie fine et les gants (source:http://www.costumes.org/history/100pages/timelinepages/1840to1850.htm)
Chez les hommes, la redingote commence à ressembler à nos queues-de-pie actuelles, longue dans le dos et découvrant le gilet en-dessous; le chapeau, toujours un haut-de-forme, perd toutefois en hauteur.
Vers 1846 (source: http://www.costumes.org/classes/fashiondress/IndustrialRevolution.htm).
En 1848 est proclamé la République Française et le future Napoléon III en est le président, avant de devenir l’Empereur des Français en 1852.
La robe se simplifie dans leur ornement grâce à l’apparition du velours, dont la beauté élimine tout besoin de rehausser la robe. Il n’y a que pour les robes de soie et de coton que l’on ajoute de la dentelle au décolleté. Mais surtout, après une période « d’acalmie », la crinoline fait son grand retour, et les jupes enflent de nouveau. Cette fois-ci, la crinoline est constituée de cerceaux en acier qui ne nécessite qu’un jupon de dessous pour la pudeur, et un jupon par-dessus l’armature pour en cacher les reliefs sous la jupe de dessus.
Vers 1853 (source: http://www.costumes.org/classes/fashiondress/IndustrialRevolution.htm)
Vers 1857 (source: http://www.costumes.org/classes/fashiondress/IndustrialRevolution.htm)
Chez les hommes, peu d’évolutions, hormis la primauté de l’habit noir. Le chapeau est toujours hau-de-forme mais les bords sont évasés et relevés.
L’innovation majeur des années 1860 se trouve dans la robe: elles sont à présent assemblées directement par le fabricant, tandis qu’auparavent, il fallait assembler les différentes parties au moment où l’on s’habillait, ce qui donnait l’avantage de pouvoir changer par exemple le corsage ou les manches sans changer toute la robe.
Les années 1870 voient l’apparition des robes à tournures, descendant directement des crinolines si peu pratique que peu à peu, on fait remonter l’ampleur de la jupe sur les côtés. Pour maintenir tout ce tissu, on invente un jupon que l’on surnomme familèrement « faux-cul ».
La structure de la tournure (source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Tournure)
Les années 1860 et 1870 sont surtout celles d’un tout nouveau personnage: le créateur de mode. Charles Frederic Worth est le premier d’entre eux, si l’on excepte bien sûr Rose Bertin, la modiste de la Reine Marie-Antoinette. Une toute nouvelle ère s’ouvre dans le vêtement. Dorénavant, ce ne sont plus les femmes qui choisissent leurs tenues, ce sont des créateurs qui les leur proposent. La haute couture parisienne est née…
Un petit résumé en image de l’évolution de la silhouette féminine de 1794 à 1887 (source:http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:1794-1887-Fashion-overview-Alfred-Roller.GIF)
Un grand merci à Tara Maginnis, webmestre et auteur de l’excellent site (en anglais) » http://www.costumes.org/ « .