Boucheron, avec ses plus de 150 ans d’existence, est l’une des plus anciennes marques de joaillerie toujours en activité aujourd’hui.
Le Palais Royal est au XIXème siècle le centre du luxe parisien, et c’est donc là que Frédéric Boucheron, fondateur de la maison, ouvre sa première boutique en 1858. Huit ans plus tard, il créé ses ateliers et en 1867, il reçoit une médaille d’or à l’Exposition Universelle de Paris.
En 1876, l’animal le plus emblématique de la maison fait son apparition, avec une jolie histoire. Frédéric Boucheron doit se rendre à l’Exposition Universelle qui se tient cette année-là à Philadelphie. Il a épousé en 1845 Gabrielle Bonin et vingt ans plus tard, le couple est toujours aussi amoureux. Les époux Boucheron n’ont jamais été séparés plus de quelques jours et voilà que le joaillier va traverser l’Atlantique, et sera donc absent plusieurs semaines. La veille de son départ, Frédéric Boucheron offre à son épouse un magnifique bracelet en forme de serpent, dont il lui dit que l’animal sera son protecteur pendant son absence. Et la collection Serpent naît par la même occasion.
Nouveaux prix et médailles d’or aux Expositions Universelles de 1878 et 1900, sans compter un grand succès à celle de 1889.
Ce qui caractérise le style Boucheron, c’est le travail des pierres et des métaux. L’or est poli et ciselé, les pierres facettées ou gravées. Il travaille aussi des pierres exceptionnelles, comme un saphir de 159 carats, monté sur le collier d’une Américaine fortunée, cadeau d’un mari lui aussi très amoureux….
En 1887, une vente qui sera qualifiée de vente du siècle, considérée plus tard comme scandaleuse, se tient au Louvre. C’est la dispersion des Joyaux de la Couronne de France. Frédéric Boucheron en achète plusieurs dizaines de pièces: les diamants Mazarin, des bijoux de l’Impératrice Eugénie et un somptueux diamant… qu’il monte en bague et offre à sa femme, qu’il aime toujours autant.
En 1893, il est le premier joaillier à s’installer place Vendôme, y déplaçant également ses ateliers. 1897, c’est à Moscou que Boucheron ouvre une autre boutique, déplacée à Saint-Petersbourg. Bien sûr, les « aléas » de l’Histoire la feront fermer. Elle ne rouvrira qu’en 2003 à Moscou.
En 1902, Frédéric Boucheron meurt mais fort heureusement, la maison lui survit, grâce à son fils et ses petits-fils. L’expansion continue, avec une boutique à Londres et un bureau à New-York en 1903.
Au début du XXème siècle, Louis Boucheron, le fils de Frédéric, effectue son premier voyage en Inde, réputée pour ses pierres précieuses. Une nouvelle influence est née, en même temps que les pierres parmi les plus rares et les plus belles sont rapportées.
Les créations pour des dames (et des hommes) du grand-monde continuent. Parmi ses clients, la maison Boucheron compte une survivante du Titanic, à qui il ne restait plus de sa magnifique collection qu’une bague sertie de saphirs et diamants, offerte par son mari qui avait donné sa place à une autre passagère et était donc mort dans le naufrage. Il y a également la Reine Mère Elizabeth, qui commande un diadème en 1921. Un maharadjah indien, le Roi des Belges, des mondaines et demi-mondaines (la Belle Otéro par exemple), font partie de ses fidèles clients et reviennent années après années.
Toujours plus de renom, de créations et de succès au fil des années, avec en 1973 l’ouverture d’une nouvelle boutique au Japon, et en 1988, le premier parfum de la maison.
En 2000, la maison est rachetée par Gucci puis par Pinault-Printemps-Redoute (PPR). Jusqu’à cette date elle, était détenue par les descendants de Frédéric et Gabrielle Boucheron.
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