Danseuse incandescente dans ses voiles enchevêtrés, Duncan est à l’origine de la danse moderne et contemporaine. Elle naquit aux Etats-Unis, à San Francisco (Californie), en 1877, et mourut tragiquement, étranglée par l’une de ses éternelles étoles qui s’était coincée dans la roue d’une auto.
Elle se lance assez tôt dans la danse: sa famille est tombée en disgrâce et appauvrie suite à la perte de la banque paternelle. Avec sa soeur, elle donne des cours de danse aux enfants du quartier tandis que leur mère se fait professeur de piano.
Isadora (ce nom ne sonne-t-il pas comme celui d’une impératrice byzantine?) entre dans une compagnie de théâtre mais se lasse rapidement de la comédie et s’installe à Paris, fonde une école de danse et se fait connaître du grand public.
Elle s’inspire des sculptures antiques et se revêt de tuniques et de voiles. Se dressant contre le ballet classique, « laid et contre nature » selon elle, Duncan prône au contraire fluidité des figures et improvisation des mouvements. Elle fait table rase de toutes les conventions, danse quasiment nue, s’affranchit de la musique pour trouver son propre rythme et finalement, créé toute une nouvelle philosophie de la danse.
Le succès continue et elle ouvre plusieurs autres écoles de danse, notamment en Russie, fidèle à ses convictions révolutionnaires.
Sa vie privée est aussi une excellente raison pour défier les conventions: elle épouse un homme bien plus jeune qu’elle, divorce, et connait par la suite des aventures autant avec des hommes qu’avec des femmes. Elle aura deux enfants hors mariage, morts noyés dans la seine avec leur nourrice alors qu’ils n’ont que 7 et 3 ans.
Après ce terrible épisode, elle voyage en Egypte, en Italie et dans le sud de la France pour se remettre. Sa dernière tournée aux Etats-Unis, son pays natal, sera encore un scandale: elle agite une écharpe rouge en disant « Ceci est rouge, je le suis aussi »… Après sa mort, elle est incinérée et repose à présent au cimetière du Père Lachaise, où ont été enterrés depuis tant d’autres célébrités (Jim Morrison des Doors par exemple).
Son influence fut si grande nom seulement sur la danse mais sur le monde artistique et créatif en général qu’elle inspira romanciers, photographes, joailliers, peintres, sculpteurs et dessinateurs.